L'Histoire ne retient que les grands noms, ceux qui ont su s'illustrer et faire parler d'eux à travers le monde des Douze, eux, les maîtres du maniement de l'épée, les habiles diplomates, les puissants dirigeants...
Mais le panthéon des Héros ne laisse que peu de place dans ce monde impitoyable.
Les aventuriers avides de gloire se bousculent à ses portes, tandis que d'autres, désintéressés de tout honneur tentent chaque jour de modifier la face du monde, sans être reconnus à leur juste valeur...
C'est le cas de cette jeune disciple de Féca, la déesse protectrice.
Son seul et unique désir restait de rassambler une communauté assez importante afin de l'épauler, dans ce territoire si hostile, rempli de bworks et autres rapaces qui iraient jusqu'à vous arracher les doigts pour les revendre à bon prix à des affamés...
Une vision abusive ? Les cauchemars qu'un vieillard racontait à sa petite fille pour l'effrayer ?
Peut-être l'un... Peut-être aucun...
Mais les combattants, les artisans, les orateurs... Presque aucun ne souhaitait répondre à l'appel d'une jeune fille... Mais Elhagea ne perdait pas espoir... Elle savait que quelque part sur ces terres, résidaient des personnes désireuses d'un monde nouveau, loin de la barbarie que l'on rencontre dans nos prairies chaque jour.
Et elle avait raison...
L'intuition féminine est un bien curieux pouvoir... Ou peut-être est-ce l'entêtement féminin...
Quoi qu'il en soit, ces discussions n'ont pas lieu d'être, puisque les premiers fidèles arrivaient, peu nombreux, mais en nombre suffisant pour apaiser les craintes de la jeune fille.
D'abord il y avait Neykah, adepte de la chopine et de la tournée générale. Il ne semblait pas très vieux, mais connaissait le monde des Douze mieux que beaucoup d'Enutrof.
Et c'est ici que j'interviens. Moi, le vieillard boiteux à l'odeur de bouftou, je fus un des premiers à suivre Elhagea dans sa quête, et je dois avouer que quelque chose m'avait marqué dans cette fille. Sa détermination, son visage, son sourire, son... Je m'égare...
Nous partîmes donc trois mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes vingt-quatre au mois de Juinssidor...
Certes, ce nombre demeure ridicule, mais qui aurait pu prédire qu'une simple fille d'une modeste famille réussirait à rassembler une telle compagnie ?
Malheureusement, les évènements jouaient en notre défaveur, et le virus Deupoinzéro affaiblit peu à peu cette guilde au destin glorieux...
Ironie du sort, moi, l'ancêtre, me retrouve seul à diriger la guilde en attendant le retour de mes compagnons.
Peu importe la suite, je n'abandonnerai pas ce projet...
Et le Clan Ehl vivra !